Les pratiques acceptées font l'objet de normes de formation reconnues (réglementaires ou universitaires) et sont souvent intégrées dans l'écosystème de santé. Elles ne comportent pas de risques ou de dérives dès lors où elles sont proposées par des praticiens dûment formés et diplômés. Pour être "adaptées", les pratiques "acceptées" doivent être dispensées dans le respect d'un ensemble de principes étiques accessibles dans le rapport A-MCA 2022 (ici)
Cette fiche d’information n’a pas de visée thérapeutique. Les pratiques s’inscrivent dans le champ du bien-être et ne peuvent pas guérir. Tout praticien est tenu de vous orienter vers un médecin lorsque les symptômes nécessitent un diagnostic ou lorsque le motif de consultation dépasse son champ de compétences. Attention, une même pratique peut-être acceptée, tolérée, rejetée selon un ensemble de critères définis dans le rapport AMCA 2022. Autrement dit, quelle que soit la pratique, il est recommandé de rester vigilant devant tout comportement ou discours inadapté.
En interne, les missions de l’A-MCA s'organisent autour de ses cinq pôles d’experts composés d’universitaires, de médecins, de professionnels du soin, de haut-dirigeants, d’élus ou encore de praticiens qualifiés. Le pôle réflexion produit les rapports collectifs de l’A-MCA, le pôle action aide à l’ingénierie des projets, le pôle information participe à la production des contenus, la commission citoyenne assure la représentativité des usagers et enfin une cinquième branche, la collégiale, soutient cette démocratisation en participant aux actions menées pour les citoyens et les praticiens.
En parallèle, les activités de l’A-MCA s’articulent autour de quatre axes : la recherche, les actions de terrain, des publications et l’organisation d’évènements. « Nous avons par exemple piloté plusieurs études de terrain, développé un grand espace d’information sur le sujet, publié plusieurs ouvrages aux Editions Michalon ou encore mené de nombreuses actions sur le terrain », a énuméré Véronique Suissa.
Cette conférence de presse a également été l’occasion d’annoncer officiellement l’intégration de l’A-MCA au sein du Comité d’appui à l’évaluation des pratiques complémentaires, un groupe ministériel pilotée par la ministre Agnès Firmin Le Bodo. « Nous sommes ravis et honorés de la sollicitation du ministère de la Santé auprès de l’A-MCA, et nous l’accueillons comme une reconnaissance de ce travail collectif mené depuis plus de trois ans, a soutenu la directrice générale. Le Pr Antoine Bioy et moi-même intégrerons ce groupe de travail pour y apporter nos expertises respectives et la vision de terrain de l’A-MCA. »
Au cours de cette conférence de presse, le Pr Antoine Bioy s’est ensuite attaché à présenter les missions des pôles d’experts, et l’orientation scientifique de l’A-MCA. « Jusqu’à présent, nous avons travaillé à délimiter les grands enjeux et à définir une approche méthodologique structurée en s’appuyant à la fois sur les savoirs scientifiques et les savoir-faire de terrain », a-t-il fait savoir. Les deux premiers rapports produits par l’A-MCA représentent la concrétisation de ce travail avec un 2021, une réflexion sur les bases des thématiques traverses (définitions, méthodes d’évaluation, panorama des typologies de formations, intégration des MCA dans les services, dérives) et en 2022, un rapport sur les critères de qualité et de sécurité. « Nous avons souhaité construire des repères structurants sous la forme de 65 recommandations pour les praticiens, les organisations et les usagers en nous basant sur ce que les pouvoirs publics légitiment ou non », a-t-il précisé avant d’ajouter : « Nous sommes face à un objet scientifique particulier qui rassemble des pratiques diversifiées dont le sujet est parfois polémique en raison notamment attentes différentes des uns et des autres dans un contexte où les pouvoirs publics souhaitent aujourd’hui donner un cadre. »
Après l’intervention du Pr Bioy, le Dr Marie Floccia, gériatre et algologue au Centre hospitalier universitaire (CHU) de Bordeaux, a présenté les travaux déployés au sein de la structure, dans le champ des MCA. « Le CHU de Bordeaux affiche une culture des approches complémentaires, depuis une quinzaine d’années environ, autour de l’hypnose clinique et thérapeutique », a-t-elle fait savoir. Le soutien de la direction et de la coordination des soins, permet aux soignants de se former ou d’être sensibilisés à la pratique. Le constat est identique pour la méditation de pleine conscience. La direction du CHU a donc accepté la création de l’Institut de médecine intégrative et complémentaire (IMIC), qui a ouvert ses portes en janvier 2019. « Avec l’IMIC, nous souhaitons accompagner le recours aux pratiques non médicamenteuses au sein du CHU et non, faire à la place des services, a expliqué le Dr Floccia. Nous voulons laisser le dynamisme propre à chaque service. ». « Nous souhaitons intégrer d’autres méthodes que nous voudrions faire valider dans le cadre de la recherche académique », a-t-elle fait savoir avant de conclure : « Dans le cadre de nos actions, le rôle de l’A-MCA est central afin de travailler en lien et faire en sorte que la voix du terrain soit portée à un échelon supérieur. »
La conférence de presse s’est terminée sur un moment d’échanges et de débats avec le public à la fois en présentiel et distanciel. Parmi les questions : des demandes de distinctions conceptuelles bien-être/thérapeutiques, dérives volontaires/involontaires), des questions autour des formations/spécialisations et la nécessité de sécuriser les usages. Le Pr Jean-Pierre Klein, psychiatre, père de l’art-thérapie en France, et expert au sein de l’A-MCA est intervenu pour partager son inquiétude face à l’essor des formations express en art-thérapie. Elisabeth Breton, réflexologue et présidente de l’Association des réflexologues ARRNCP) a quant à elle illustré l’intérêt pour les organisations et les praticiens de coopérer avec l’A-MCA, qu’elle considère comme « un relais de terrain avec les professionnels ».
Des questionnements quant à l’institutionnalisation des pratiques complémentaires, notamment en milieu de soin, ont aussi été abordés. « Nous ne cherchons pas à institutionnaliser des pratiques puisqu’elles le sont déjà, mais plutôt à soutenir une démarche structurée impliquant des intervenants formés agissant dans une approche qualité/sécurité », a précisé Véronique Suissa. Concernant l’interrogation exprimée face à la présence de pratiques non validées et institutionnalisées telles que la sophrologie ou la réflexologie, « le temps du terrain ne correspond pas à celui de la recherche, a rappelé la directrice de l’A-MCA. L’enjeu principal est de sécuriser les pratiques, notamment à travers des formations plus homogènes et parfois plus solides. Mais si nous attendons de valider scientifiquement certaines pratiques avant de les sécuriser par la formation, alors il faudra retirer nombre d’entre-elles déployées à l’hôpital ou dans le cadre des soins de support, ce qui laisserait l’usager sans repères face à un amas de méthodes et de praticiens aux compétences disparates. Mieux former est une étape préliminaire permettant d’assurer des interventions de qualité, ce qui doit évidemment aller de pair avec une démarche d’évaluation des pratiques ».
D’ailleurs, comme l’a expliqué Alice Warusfel, responsable de la formation et de la démarche santé durable au sein de l’A-MCA, l’association œuvre en ce sens au travers du partenaire professionnel. Il a vocation à renforcer l’expertise des praticiens dans le domaine des fragilités humaines et à contribuer à la qualité de vie des usagers et des salariés.
« L’A-MCA n’est pas juge de paix, elle n’a pas vocation à dire ce qui est bon ou non. Il revient aux pouvoirs publics de mener cette action de taille ce qui n’empêche pas l’association de partager son expertise du sujet en remontant les réalités de terrain », a conclu Véronique Suissa.
Pratiques conventionnelles à visées de soins, rassemblant des méthodes validées par la Haute Autorité de Santé.
Cette fiche d’information n’a pas de visée thérapeutique. Les pratiques s’inscrivent dans le champ du bien-être et ne peuvent pas guérir. Tout praticien est tenu de vous orienter vers un médecin lorsque les symptômes nécessitent un diagnostic ou lorsque le motif de consultation dépasse son champ de compétences. Quelle que soit la pratique, il est recommandé de rester vigilant devant tout comportement ou discours inadapté.
En interne, les missions de l’A-MCA s'organisent autour de ses cinq pôles d’experts composés d’universitaires, de médecins, de professionnels du soin, de haut-dirigeants, d’élus ou encore de praticiens qualifiés. Le pôle réflexion produit les rapports collectifs de l’A-MCA, le pôle action aide à l’ingénierie des projets, le pôle information participe à la production des contenus, la commission citoyenne assure la représentativité des usagers et enfin une cinquième branche, la collégiale, soutient cette démocratisation en participant aux actions menées pour les citoyens et les praticiens.
En parallèle, les activités de l’A-MCA s’articulent autour de quatre axes : la recherche, les actions de terrain, des publications et l’organisation d’évènements. « Nous avons par exemple piloté plusieurs études de terrain, développé un grand espace d’information sur le sujet, publié plusieurs ouvrages aux Editions Michalon ou encore mené de nombreuses actions sur le terrain », a énuméré Véronique Suissa.
Cette conférence de presse a également été l’occasion d’annoncer officiellement l’intégration de l’A-MCA au sein du Comité d’appui à l’évaluation des pratiques complémentaires, un groupe ministériel pilotée par la ministre Agnès Firmin Le Bodo. « Nous sommes ravis et honorés de la sollicitation du ministère de la Santé auprès de l’A-MCA, et nous l’accueillons comme une reconnaissance de ce travail collectif mené depuis plus de trois ans, a soutenu la directrice générale. Le Pr Antoine Bioy et moi-même intégrerons ce groupe de travail pour y apporter nos expertises respectives et la vision de terrain de l’A-MCA. »
Au cours de cette conférence de presse, le Pr Antoine Bioy s’est ensuite attaché à présenter les missions des pôles d’experts, et l’orientation scientifique de l’A-MCA. « Jusqu’à présent, nous avons travaillé à délimiter les grands enjeux et à définir une approche méthodologique structurée en s’appuyant à la fois sur les savoirs scientifiques et les savoir-faire de terrain », a-t-il fait savoir. Les deux premiers rapports produits par l’A-MCA représentent la concrétisation de ce travail avec un 2021, une réflexion sur les bases des thématiques traverses (définitions, méthodes d’évaluation, panorama des typologies de formations, intégration des MCA dans les services, dérives) et en 2022, un rapport sur les critères de qualité et de sécurité. « Nous avons souhaité construire des repères structurants sous la forme de 65 recommandations pour les praticiens, les organisations et les usagers en nous basant sur ce que les pouvoirs publics légitiment ou non », a-t-il précisé avant d’ajouter : « Nous sommes face à un objet scientifique particulier qui rassemble des pratiques diversifiées dont le sujet est parfois polémique en raison notamment attentes différentes des uns et des autres dans un contexte où les pouvoirs publics souhaitent aujourd’hui donner un cadre. »
Après l’intervention du Pr Bioy, le Dr Marie Floccia, gériatre et algologue au Centre hospitalier universitaire (CHU) de Bordeaux, a présenté les travaux déployés au sein de la structure, dans le champ des MCA. « Le CHU de Bordeaux affiche une culture des approches complémentaires, depuis une quinzaine d’années environ, autour de l’hypnose clinique et thérapeutique », a-t-elle fait savoir. Le soutien de la direction et de la coordination des soins, permet aux soignants de se former ou d’être sensibilisés à la pratique. Le constat est identique pour la méditation de pleine conscience. La direction du CHU a donc accepté la création de l’Institut de médecine intégrative et complémentaire (IMIC), qui a ouvert ses portes en janvier 2019. « Avec l’IMIC, nous souhaitons accompagner le recours aux pratiques non médicamenteuses au sein du CHU et non, faire à la place des services, a expliqué le Dr Floccia. Nous voulons laisser le dynamisme propre à chaque service. ». « Nous souhaitons intégrer d’autres méthodes que nous voudrions faire valider dans le cadre de la recherche académique », a-t-elle fait savoir avant de conclure : « Dans le cadre de nos actions, le rôle de l’A-MCA est central afin de travailler en lien et faire en sorte que la voix du terrain soit portée à un échelon supérieur. »
La conférence de presse s’est terminée sur un moment d’échanges et de débats avec le public à la fois en présentiel et distanciel. Parmi les questions : des demandes de distinctions conceptuelles bien-être/thérapeutiques, dérives volontaires/involontaires), des questions autour des formations/spécialisations et la nécessité de sécuriser les usages. Le Pr Jean-Pierre Klein, psychiatre, père de l’art-thérapie en France, et expert au sein de l’A-MCA est intervenu pour partager son inquiétude face à l’essor des formations express en art-thérapie. Elisabeth Breton, réflexologue et présidente de l’Association des réflexologues ARRNCP) a quant à elle illustré l’intérêt pour les organisations et les praticiens de coopérer avec l’A-MCA, qu’elle considère comme « un relais de terrain avec les professionnels ».
Des questionnements quant à l’institutionnalisation des pratiques complémentaires, notamment en milieu de soin, ont aussi été abordés. « Nous ne cherchons pas à institutionnaliser des pratiques puisqu’elles le sont déjà, mais plutôt à soutenir une démarche structurée impliquant des intervenants formés agissant dans une approche qualité/sécurité », a précisé Véronique Suissa. Concernant l’interrogation exprimée face à la présence de pratiques non validées et institutionnalisées telles que la sophrologie ou la réflexologie, « le temps du terrain ne correspond pas à celui de la recherche, a rappelé la directrice de l’A-MCA. L’enjeu principal est de sécuriser les pratiques, notamment à travers des formations plus homogènes et parfois plus solides. Mais si nous attendons de valider scientifiquement certaines pratiques avant de les sécuriser par la formation, alors il faudra retirer nombre d’entre-elles déployées à l’hôpital ou dans le cadre des soins de support, ce qui laisserait l’usager sans repères face à un amas de méthodes et de praticiens aux compétences disparates. Mieux former est une étape préliminaire permettant d’assurer des interventions de qualité, ce qui doit évidemment aller de pair avec une démarche d’évaluation des pratiques ».
D’ailleurs, comme l’a expliqué Alice Warusfel, responsable de la formation et de la démarche santé durable au sein de l’A-MCA, l’association œuvre en ce sens au travers du partenaire professionnel. Il a vocation à renforcer l’expertise des praticiens dans le domaine des fragilités humaines et à contribuer à la qualité de vie des usagers et des salariés.
« L’A-MCA n’est pas juge de paix, elle n’a pas vocation à dire ce qui est bon ou non. Il revient aux pouvoirs publics de mener cette action de taille ce qui n’empêche pas l’association de partager son expertise du sujet en remontant les réalités de terrain », a conclu Véronique Suissa.
Pratiques conventionnelles à visées de soins, rassemblant des méthodes validées par la Haute Autorité de Santé.
Cette fiche d’information n’a pas de visée thérapeutique. Les pratiques s’inscrivent dans le champ du bien-être et ne peuvent pas guérir. Tout praticien est tenu de vous orienter vers un médecin lorsque les symptômes nécessitent un diagnostic ou lorsque le motif de consultation dépasse son champ de compétences. Quelle que soit la pratique, il est recommandé de rester vigilant devant tout comportement ou discours inadapté.
En interne, les missions de l’A-MCA s'organisent autour de ses cinq pôles d’experts composés d’universitaires, de médecins, de professionnels du soin, de haut-dirigeants, d’élus ou encore de praticiens qualifiés. Le pôle réflexion produit les rapports collectifs de l’A-MCA, le pôle action aide à l’ingénierie des projets, le pôle information participe à la production des contenus, la commission citoyenne assure la représentativité des usagers et enfin une cinquième branche, la collégiale, soutient cette démocratisation en participant aux actions menées pour les citoyens et les praticiens.
En parallèle, les activités de l’A-MCA s’articulent autour de quatre axes : la recherche, les actions de terrain, des publications et l’organisation d’évènements. « Nous avons par exemple piloté plusieurs études de terrain, développé un grand espace d’information sur le sujet, publié plusieurs ouvrages aux Editions Michalon ou encore mené de nombreuses actions sur le terrain », a énuméré Véronique Suissa.
Cette conférence de presse a également été l’occasion d’annoncer officiellement l’intégration de l’A-MCA au sein du Comité d’appui à l’évaluation des pratiques complémentaires, un groupe ministériel pilotée par la ministre Agnès Firmin Le Bodo. « Nous sommes ravis et honorés de la sollicitation du ministère de la Santé auprès de l’A-MCA, et nous l’accueillons comme une reconnaissance de ce travail collectif mené depuis plus de trois ans, a soutenu la directrice générale. Le Pr Antoine Bioy et moi-même intégrerons ce groupe de travail pour y apporter nos expertises respectives et la vision de terrain de l’A-MCA. »
Au cours de cette conférence de presse, le Pr Antoine Bioy s’est ensuite attaché à présenter les missions des pôles d’experts, et l’orientation scientifique de l’A-MCA. « Jusqu’à présent, nous avons travaillé à délimiter les grands enjeux et à définir une approche méthodologique structurée en s’appuyant à la fois sur les savoirs scientifiques et les savoir-faire de terrain », a-t-il fait savoir. Les deux premiers rapports produits par l’A-MCA représentent la concrétisation de ce travail avec un 2021, une réflexion sur les bases des thématiques traverses (définitions, méthodes d’évaluation, panorama des typologies de formations, intégration des MCA dans les services, dérives) et en 2022, un rapport sur les critères de qualité et de sécurité. « Nous avons souhaité construire des repères structurants sous la forme de 65 recommandations pour les praticiens, les organisations et les usagers en nous basant sur ce que les pouvoirs publics légitiment ou non », a-t-il précisé avant d’ajouter : « Nous sommes face à un objet scientifique particulier qui rassemble des pratiques diversifiées dont le sujet est parfois polémique en raison notamment attentes différentes des uns et des autres dans un contexte où les pouvoirs publics souhaitent aujourd’hui donner un cadre. »
Après l’intervention du Pr Bioy, le Dr Marie Floccia, gériatre et algologue au Centre hospitalier universitaire (CHU) de Bordeaux, a présenté les travaux déployés au sein de la structure, dans le champ des MCA. « Le CHU de Bordeaux affiche une culture des approches complémentaires, depuis une quinzaine d’années environ, autour de l’hypnose clinique et thérapeutique », a-t-elle fait savoir. Le soutien de la direction et de la coordination des soins, permet aux soignants de se former ou d’être sensibilisés à la pratique. Le constat est identique pour la méditation de pleine conscience. La direction du CHU a donc accepté la création de l’Institut de médecine intégrative et complémentaire (IMIC), qui a ouvert ses portes en janvier 2019. « Avec l’IMIC, nous souhaitons accompagner le recours aux pratiques non médicamenteuses au sein du CHU et non, faire à la place des services, a expliqué le Dr Floccia. Nous voulons laisser le dynamisme propre à chaque service. ». « Nous souhaitons intégrer d’autres méthodes que nous voudrions faire valider dans le cadre de la recherche académique », a-t-elle fait savoir avant de conclure : « Dans le cadre de nos actions, le rôle de l’A-MCA est central afin de travailler en lien et faire en sorte que la voix du terrain soit portée à un échelon supérieur. »
La conférence de presse s’est terminée sur un moment d’échanges et de débats avec le public à la fois en présentiel et distanciel. Parmi les questions : des demandes de distinctions conceptuelles bien-être/thérapeutiques, dérives volontaires/involontaires), des questions autour des formations/spécialisations et la nécessité de sécuriser les usages. Le Pr Jean-Pierre Klein, psychiatre, père de l’art-thérapie en France, et expert au sein de l’A-MCA est intervenu pour partager son inquiétude face à l’essor des formations express en art-thérapie. Elisabeth Breton, réflexologue et présidente de l’Association des réflexologues ARRNCP) a quant à elle illustré l’intérêt pour les organisations et les praticiens de coopérer avec l’A-MCA, qu’elle considère comme « un relais de terrain avec les professionnels ».
Des questionnements quant à l’institutionnalisation des pratiques complémentaires, notamment en milieu de soin, ont aussi été abordés. « Nous ne cherchons pas à institutionnaliser des pratiques puisqu’elles le sont déjà, mais plutôt à soutenir une démarche structurée impliquant des intervenants formés agissant dans une approche qualité/sécurité », a précisé Véronique Suissa. Concernant l’interrogation exprimée face à la présence de pratiques non validées et institutionnalisées telles que la sophrologie ou la réflexologie, « le temps du terrain ne correspond pas à celui de la recherche, a rappelé la directrice de l’A-MCA. L’enjeu principal est de sécuriser les pratiques, notamment à travers des formations plus homogènes et parfois plus solides. Mais si nous attendons de valider scientifiquement certaines pratiques avant de les sécuriser par la formation, alors il faudra retirer nombre d’entre-elles déployées à l’hôpital ou dans le cadre des soins de support, ce qui laisserait l’usager sans repères face à un amas de méthodes et de praticiens aux compétences disparates. Mieux former est une étape préliminaire permettant d’assurer des interventions de qualité, ce qui doit évidemment aller de pair avec une démarche d’évaluation des pratiques ».
D’ailleurs, comme l’a expliqué Alice Warusfel, responsable de la formation et de la démarche santé durable au sein de l’A-MCA, l’association œuvre en ce sens au travers du partenaire professionnel. Il a vocation à renforcer l’expertise des praticiens dans le domaine des fragilités humaines et à contribuer à la qualité de vie des usagers et des salariés.
« L’A-MCA n’est pas juge de paix, elle n’a pas vocation à dire ce qui est bon ou non. Il revient aux pouvoirs publics de mener cette action de taille ce qui n’empêche pas l’association de partager son expertise du sujet en remontant les réalités de terrain », a conclu Véronique Suissa.
Les pratiques tolérées ne font l'objet d'aucune norme de formation reconnue (réglementaire ou universitaire) et sont rarement intégrées dans l'écosystème de santé, sauf exception (ex. soutien spirituel en soins palliatifs). Elles ne sont pas dangereuses dès lors où elles sont proposées en complément des soins officiels par des praticiens suffisamment formés et compétents. Cependant, elles comportent des risques potentiels et des dérives involontaires du fait de l'absence de formations officielles. Pour ne pas présenter de risques, elles doivent être doivent être dispensées dans le respect d'un ensemble de principes éthiques accessibles dans le rapport A-MCA 2022 (ici).
Cette fiche d’information n’a pas de visée thérapeutique. Les pratiques s’inscrivent dans le champ du bien-être et ne peuvent pas guérir. Tout praticien est tenu de vous orienter vers un médecin lorsque les symptômes nécessitent un diagnostic ou lorsque le motif de consultation dépasse son champ de compétences. Attention, une même pratique peut-être acceptée, tolérée ou rejetée selon un ensemble de critères définis dans le rapport A-MCA 2022. Autrement dit, quelle que soit la pratique, il est recommandé de rester vigilant devant tout comportement ou discours inadapté.
En interne, les missions de l’A-MCA s'organisent autour de ses cinq pôles d’experts composés d’universitaires, de médecins, de professionnels du soin, de haut-dirigeants, d’élus ou encore de praticiens qualifiés. Le pôle réflexion produit les rapports collectifs de l’A-MCA, le pôle action aide à l’ingénierie des projets, le pôle information participe à la production des contenus, la commission citoyenne assure la représentativité des usagers et enfin une cinquième branche, la collégiale, soutient cette démocratisation en participant aux actions menées pour les citoyens et les praticiens.
En parallèle, les activités de l’A-MCA s’articulent autour de quatre axes : la recherche, les actions de terrain, des publications et l’organisation d’évènements. « Nous avons par exemple piloté plusieurs études de terrain, développé un grand espace d’information sur le sujet, publié plusieurs ouvrages aux Editions Michalon ou encore mené de nombreuses actions sur le terrain », a énuméré Véronique Suissa.
Cette conférence de presse a également été l’occasion d’annoncer officiellement l’intégration de l’A-MCA au sein du Comité d’appui à l’évaluation des pratiques complémentaires, un groupe ministériel pilotée par la ministre Agnès Firmin Le Bodo. « Nous sommes ravis et honorés de la sollicitation du ministère de la Santé auprès de l’A-MCA, et nous l’accueillons comme une reconnaissance de ce travail collectif mené depuis plus de trois ans, a soutenu la directrice générale. Le Pr Antoine Bioy et moi-même intégrerons ce groupe de travail pour y apporter nos expertises respectives et la vision de terrain de l’A-MCA. »
Au cours de cette conférence de presse, le Pr Antoine Bioy s’est ensuite attaché à présenter les missions des pôles d’experts, et l’orientation scientifique de l’A-MCA. « Jusqu’à présent, nous avons travaillé à délimiter les grands enjeux et à définir une approche méthodologique structurée en s’appuyant à la fois sur les savoirs scientifiques et les savoir-faire de terrain », a-t-il fait savoir. Les deux premiers rapports produits par l’A-MCA représentent la concrétisation de ce travail avec un 2021, une réflexion sur les bases des thématiques traverses (définitions, méthodes d’évaluation, panorama des typologies de formations, intégration des MCA dans les services, dérives) et en 2022, un rapport sur les critères de qualité et de sécurité. « Nous avons souhaité construire des repères structurants sous la forme de 65 recommandations pour les praticiens, les organisations et les usagers en nous basant sur ce que les pouvoirs publics légitiment ou non », a-t-il précisé avant d’ajouter : « Nous sommes face à un objet scientifique particulier qui rassemble des pratiques diversifiées dont le sujet est parfois polémique en raison notamment attentes différentes des uns et des autres dans un contexte où les pouvoirs publics souhaitent aujourd’hui donner un cadre. »
Après l’intervention du Pr Bioy, le Dr Marie Floccia, gériatre et algologue au Centre hospitalier universitaire (CHU) de Bordeaux, a présenté les travaux déployés au sein de la structure, dans le champ des MCA. « Le CHU de Bordeaux affiche une culture des approches complémentaires, depuis une quinzaine d’années environ, autour de l’hypnose clinique et thérapeutique », a-t-elle fait savoir. Le soutien de la direction et de la coordination des soins, permet aux soignants de se former ou d’être sensibilisés à la pratique. Le constat est identique pour la méditation de pleine conscience. La direction du CHU a donc accepté la création de l’Institut de médecine intégrative et complémentaire (IMIC), qui a ouvert ses portes en janvier 2019. « Avec l’IMIC, nous souhaitons accompagner le recours aux pratiques non médicamenteuses au sein du CHU et non, faire à la place des services, a expliqué le Dr Floccia. Nous voulons laisser le dynamisme propre à chaque service. ». « Nous souhaitons intégrer d’autres méthodes que nous voudrions faire valider dans le cadre de la recherche académique », a-t-elle fait savoir avant de conclure : « Dans le cadre de nos actions, le rôle de l’A-MCA est central afin de travailler en lien et faire en sorte que la voix du terrain soit portée à un échelon supérieur. »
La conférence de presse s’est terminée sur un moment d’échanges et de débats avec le public à la fois en présentiel et distanciel. Parmi les questions : des demandes de distinctions conceptuelles bien-être/thérapeutiques, dérives volontaires/involontaires), des questions autour des formations/spécialisations et la nécessité de sécuriser les usages. Le Pr Jean-Pierre Klein, psychiatre, père de l’art-thérapie en France, et expert au sein de l’A-MCA est intervenu pour partager son inquiétude face à l’essor des formations express en art-thérapie. Elisabeth Breton, réflexologue et présidente de l’Association des réflexologues ARRNCP) a quant à elle illustré l’intérêt pour les organisations et les praticiens de coopérer avec l’A-MCA, qu’elle considère comme « un relais de terrain avec les professionnels ».
Des questionnements quant à l’institutionnalisation des pratiques complémentaires, notamment en milieu de soin, ont aussi été abordés. « Nous ne cherchons pas à institutionnaliser des pratiques puisqu’elles le sont déjà, mais plutôt à soutenir une démarche structurée impliquant des intervenants formés agissant dans une approche qualité/sécurité », a précisé Véronique Suissa. Concernant l’interrogation exprimée face à la présence de pratiques non validées et institutionnalisées telles que la sophrologie ou la réflexologie, « le temps du terrain ne correspond pas à celui de la recherche, a rappelé la directrice de l’A-MCA. L’enjeu principal est de sécuriser les pratiques, notamment à travers des formations plus homogènes et parfois plus solides. Mais si nous attendons de valider scientifiquement certaines pratiques avant de les sécuriser par la formation, alors il faudra retirer nombre d’entre-elles déployées à l’hôpital ou dans le cadre des soins de support, ce qui laisserait l’usager sans repères face à un amas de méthodes et de praticiens aux compétences disparates. Mieux former est une étape préliminaire permettant d’assurer des interventions de qualité, ce qui doit évidemment aller de pair avec une démarche d’évaluation des pratiques ».
D’ailleurs, comme l’a expliqué Alice Warusfel, responsable de la formation et de la démarche santé durable au sein de l’A-MCA, l’association œuvre en ce sens au travers du partenaire professionnel. Il a vocation à renforcer l’expertise des praticiens dans le domaine des fragilités humaines et à contribuer à la qualité de vie des usagers et des salariés.
« L’A-MCA n’est pas juge de paix, elle n’a pas vocation à dire ce qui est bon ou non. Il revient aux pouvoirs publics de mener cette action de taille ce qui n’empêche pas l’association de partager son expertise du sujet en remontant les réalités de terrain », a conclu Véronique Suissa.
Pratiques ne détenant pas de cadre, rarement intégrées et dont la formation n'est pas reconnue.
En interne, les missions de l’A-MCA s'organisent autour de ses cinq pôles d’experts composés d’universitaires, de médecins, de professionnels du soin, de haut-dirigeants, d’élus ou encore de praticiens qualifiés. Le pôle réflexion produit les rapports collectifs de l’A-MCA, le pôle action aide à l’ingénierie des projets, le pôle information participe à la production des contenus, la commission citoyenne assure la représentativité des usagers et enfin une cinquième branche, la collégiale, soutient cette démocratisation en participant aux actions menées pour les citoyens et les praticiens.
En parallèle, les activités de l’A-MCA s’articulent autour de quatre axes : la recherche, les actions de terrain, des publications et l’organisation d’évènements. « Nous avons par exemple piloté plusieurs études de terrain, développé un grand espace d’information sur le sujet, publié plusieurs ouvrages aux Editions Michalon ou encore mené de nombreuses actions sur le terrain », a énuméré Véronique Suissa.
Cette conférence de presse a également été l’occasion d’annoncer officiellement l’intégration de l’A-MCA au sein du Comité d’appui à l’évaluation des pratiques complémentaires, un groupe ministériel pilotée par la ministre Agnès Firmin Le Bodo. « Nous sommes ravis et honorés de la sollicitation du ministère de la Santé auprès de l’A-MCA, et nous l’accueillons comme une reconnaissance de ce travail collectif mené depuis plus de trois ans, a soutenu la directrice générale. Le Pr Antoine Bioy et moi-même intégrerons ce groupe de travail pour y apporter nos expertises respectives et la vision de terrain de l’A-MCA. »
Au cours de cette conférence de presse, le Pr Antoine Bioy s’est ensuite attaché à présenter les missions des pôles d’experts, et l’orientation scientifique de l’A-MCA. « Jusqu’à présent, nous avons travaillé à délimiter les grands enjeux et à définir une approche méthodologique structurée en s’appuyant à la fois sur les savoirs scientifiques et les savoir-faire de terrain », a-t-il fait savoir. Les deux premiers rapports produits par l’A-MCA représentent la concrétisation de ce travail avec un 2021, une réflexion sur les bases des thématiques traverses (définitions, méthodes d’évaluation, panorama des typologies de formations, intégration des MCA dans les services, dérives) et en 2022, un rapport sur les critères de qualité et de sécurité. « Nous avons souhaité construire des repères structurants sous la forme de 65 recommandations pour les praticiens, les organisations et les usagers en nous basant sur ce que les pouvoirs publics légitiment ou non », a-t-il précisé avant d’ajouter : « Nous sommes face à un objet scientifique particulier qui rassemble des pratiques diversifiées dont le sujet est parfois polémique en raison notamment attentes différentes des uns et des autres dans un contexte où les pouvoirs publics souhaitent aujourd’hui donner un cadre. »
Après l’intervention du Pr Bioy, le Dr Marie Floccia, gériatre et algologue au Centre hospitalier universitaire (CHU) de Bordeaux, a présenté les travaux déployés au sein de la structure, dans le champ des MCA. « Le CHU de Bordeaux affiche une culture des approches complémentaires, depuis une quinzaine d’années environ, autour de l’hypnose clinique et thérapeutique », a-t-elle fait savoir. Le soutien de la direction et de la coordination des soins, permet aux soignants de se former ou d’être sensibilisés à la pratique. Le constat est identique pour la méditation de pleine conscience. La direction du CHU a donc accepté la création de l’Institut de médecine intégrative et complémentaire (IMIC), qui a ouvert ses portes en janvier 2019. « Avec l’IMIC, nous souhaitons accompagner le recours aux pratiques non médicamenteuses au sein du CHU et non, faire à la place des services, a expliqué le Dr Floccia. Nous voulons laisser le dynamisme propre à chaque service. ». « Nous souhaitons intégrer d’autres méthodes que nous voudrions faire valider dans le cadre de la recherche académique », a-t-elle fait savoir avant de conclure : « Dans le cadre de nos actions, le rôle de l’A-MCA est central afin de travailler en lien et faire en sorte que la voix du terrain soit portée à un échelon supérieur. »
La conférence de presse s’est terminée sur un moment d’échanges et de débats avec le public à la fois en présentiel et distanciel. Parmi les questions : des demandes de distinctions conceptuelles bien-être/thérapeutiques, dérives volontaires/involontaires), des questions autour des formations/spécialisations et la nécessité de sécuriser les usages. Le Pr Jean-Pierre Klein, psychiatre, père de l’art-thérapie en France, et expert au sein de l’A-MCA est intervenu pour partager son inquiétude face à l’essor des formations express en art-thérapie. Elisabeth Breton, réflexologue et présidente de l’Association des réflexologues ARRNCP) a quant à elle illustré l’intérêt pour les organisations et les praticiens de coopérer avec l’A-MCA, qu’elle considère comme « un relais de terrain avec les professionnels ».
Des questionnements quant à l’institutionnalisation des pratiques complémentaires, notamment en milieu de soin, ont aussi été abordés. « Nous ne cherchons pas à institutionnaliser des pratiques puisqu’elles le sont déjà, mais plutôt à soutenir une démarche structurée impliquant des intervenants formés agissant dans une approche qualité/sécurité », a précisé Véronique Suissa. Concernant l’interrogation exprimée face à la présence de pratiques non validées et institutionnalisées telles que la sophrologie ou la réflexologie, « le temps du terrain ne correspond pas à celui de la recherche, a rappelé la directrice de l’A-MCA. L’enjeu principal est de sécuriser les pratiques, notamment à travers des formations plus homogènes et parfois plus solides. Mais si nous attendons de valider scientifiquement certaines pratiques avant de les sécuriser par la formation, alors il faudra retirer nombre d’entre-elles déployées à l’hôpital ou dans le cadre des soins de support, ce qui laisserait l’usager sans repères face à un amas de méthodes et de praticiens aux compétences disparates. Mieux former est une étape préliminaire permettant d’assurer des interventions de qualité, ce qui doit évidemment aller de pair avec une démarche d’évaluation des pratiques ».
D’ailleurs, comme l’a expliqué Alice Warusfel, responsable de la formation et de la démarche santé durable au sein de l’A-MCA, l’association œuvre en ce sens au travers du partenaire professionnel. Il a vocation à renforcer l’expertise des praticiens dans le domaine des fragilités humaines et à contribuer à la qualité de vie des usagers et des salariés.
« L’A-MCA n’est pas juge de paix, elle n’a pas vocation à dire ce qui est bon ou non. Il revient aux pouvoirs publics de mener cette action de taille ce qui n’empêche pas l’association de partager son expertise du sujet en remontant les réalités de terrain », a conclu Véronique Suissa.
L’AMCA présente son point d’étape à trois ans d’existence
« Médecines douces, parallèles, holistiques, intégratives, complémentaires, alternatives, etc. et nous pourrions continuer la liste, a lancé en guise d’introduction Véronique Suissa. Cette pluralité de terminologies pour qualifier cet amas de pratiques utilisées par un Français sur deux sont très différentes les unes des autres. Parmi ces pratiques plus ou moins éloignées de la médecine, validées ou inéprouvées par la science, utilisées de façon complémentaire ou alternative, certaines sont acceptées, d’autres tolérées par la médecine ou encore dénoncées par les autorités. C’est là tout le champ d’intervention de l’A-MCA qui œuvre, comme l’a rappelée sa directrice générale, à réfléchir aux enjeux liés à ces pratiques, agir concrètement sur le terrain, informer les publics et démocratiser le débat sociétal. « Le positionnement de l’A-MCA est parfois complexe à saisir parce qu’il implique une approche médiane peu commune pour un sujet généralement clivant, a-t-elle expliqué. Autrement dit, l’association n’est ni pour ni contre les pratiques complémentaires. L’A-MCA ne milite pas pour les pratiques mais défend, in fine, une vision de santé intégrative, ce qui implique une structuration des pratiques. Cependant, ce n’est pas à l’association d’en décider, elle s’attache donc surtout à aider, guider et éclairer le citoyen en lui apportant des repères à partir d’un existant complexe à saisir. »
En interne, les missions de l’A-MCA s'organisent autour de ses cinq pôles d’experts composés d’universitaires, de médecins, de professionnels du soin, de haut-dirigeants, d’élus ou encore de praticiens qualifiés. Le pôle réflexion produit les rapports collectifs de l’A-MCA, le pôle action aide à l’ingénierie des projets, le pôle information participe à la production des contenus, la commission citoyenne assure la représentativité des usagers et enfin une cinquième branche, la collégiale, soutient cette démocratisation en participant aux actions menées pour les citoyens et les praticiens.
En parallèle, les activités de l’A-MCA s’articulent autour de quatre axes : la recherche, les actions de terrain, des publications et l’organisation d’évènements. « Nous avons par exemple piloté plusieurs études de terrain, développé un grand espace d’information sur le sujet, publié plusieurs ouvrages aux Editions Michalon ou encore mené de nombreuses actions sur le terrain », a énuméré Véronique Suissa.
Cette conférence de presse a également été l’occasion d’annoncer officiellement l’intégration de l’A-MCA au sein du Comité d’appui à l’évaluation des pratiques complémentaires, un groupe ministériel pilotée par la ministre Agnès Firmin Le Bodo. « Nous sommes ravis et honorés de la sollicitation du ministère de la Santé auprès de l’A-MCA, et nous l’accueillons comme une reconnaissance de ce travail collectif mené depuis plus de trois ans, a soutenu la directrice générale. Le Pr Antoine Bioy et moi-même intégrerons ce groupe de travail pour y apporter nos expertises respectives et la vision de terrain de l’A-MCA. »
Au cours de cette conférence de presse, le Pr Antoine Bioy s’est ensuite attaché à présenter les missions des pôles d’experts, et l’orientation scientifique de l’A-MCA. « Jusqu’à présent, nous avons travaillé à délimiter les grands enjeux et à définir une approche méthodologique structurée en s’appuyant à la fois sur les savoirs scientifiques et les savoir-faire de terrain », a-t-il fait savoir. Les deux premiers rapports produits par l’A-MCA représentent la concrétisation de ce travail avec un 2021, une réflexion sur les bases des thématiques traverses (définitions, méthodes d’évaluation, panorama des typologies de formations, intégration des MCA dans les services, dérives) et en 2022, un rapport sur les critères de qualité et de sécurité. « Nous avons souhaité construire des repères structurants sous la forme de 65 recommandations pour les praticiens, les organisations et les usagers en nous basant sur ce que les pouvoirs publics légitiment ou non », a-t-il précisé avant d’ajouter : « Nous sommes face à un objet scientifique particulier qui rassemble des pratiques diversifiées dont le sujet est parfois polémique en raison notamment attentes différentes des uns et des autres dans un contexte où les pouvoirs publics souhaitent aujourd’hui donner un cadre. »
Après l’intervention du Pr Bioy, le Dr Marie Floccia, gériatre et algologue au Centre hospitalier universitaire (CHU) de Bordeaux, a présenté les travaux déployés au sein de la structure, dans le champ des MCA. « Le CHU de Bordeaux affiche une culture des approches complémentaires, depuis une quinzaine d’années environ, autour de l’hypnose clinique et thérapeutique », a-t-elle fait savoir. Le soutien de la direction et de la coordination des soins, permet aux soignants de se former ou d’être sensibilisés à la pratique. Le constat est identique pour la méditation de pleine conscience. La direction du CHU a donc accepté la création de l’Institut de médecine intégrative et complémentaire (IMIC), qui a ouvert ses portes en janvier 2019. « Avec l’IMIC, nous souhaitons accompagner le recours aux pratiques non médicamenteuses au sein du CHU et non, faire à la place des services, a expliqué le Dr Floccia. Nous voulons laisser le dynamisme propre à chaque service. ». « Nous souhaitons intégrer d’autres méthodes que nous voudrions faire valider dans le cadre de la recherche académique », a-t-elle fait savoir avant de conclure : « Dans le cadre de nos actions, le rôle de l’A-MCA est central afin de travailler en lien et faire en sorte que la voix du terrain soit portée à un échelon supérieur. »
La conférence de presse s’est terminée sur un moment d’échanges et de débats avec le public à la fois en présentiel et distanciel. Parmi les questions : des demandes de distinctions conceptuelles bien-être/thérapeutiques, dérives volontaires/involontaires), des questions autour des formations/spécialisations et la nécessité de sécuriser les usages. Le Pr Jean-Pierre Klein, psychiatre, père de l’art-thérapie en France, et expert au sein de l’A-MCA est intervenu pour partager son inquiétude face à l’essor des formations express en art-thérapie. Elisabeth Breton, réflexologue et présidente de l’Association des réflexologues ARRNCP) a quant à elle illustré l’intérêt pour les organisations et les praticiens de coopérer avec l’A-MCA, qu’elle considère comme « un relais de terrain avec les professionnels ».
Des questionnements quant à l’institutionnalisation des pratiques complémentaires, notamment en milieu de soin, ont aussi été abordés. « Nous ne cherchons pas à institutionnaliser des pratiques puisqu’elles le sont déjà, mais plutôt à soutenir une démarche structurée impliquant des intervenants formés agissant dans une approche qualité/sécurité », a précisé Véronique Suissa. Concernant l’interrogation exprimée face à la présence de pratiques non validées et institutionnalisées telles que la sophrologie ou la réflexologie, « le temps du terrain ne correspond pas à celui de la recherche, a rappelé la directrice de l’A-MCA. L’enjeu principal est de sécuriser les pratiques, notamment à travers des formations plus homogènes et parfois plus solides. Mais si nous attendons de valider scientifiquement certaines pratiques avant de les sécuriser par la formation, alors il faudra retirer nombre d’entre-elles déployées à l’hôpital ou dans le cadre des soins de support, ce qui laisserait l’usager sans repères face à un amas de méthodes et de praticiens aux compétences disparates. Mieux former est une étape préliminaire permettant d’assurer des interventions de qualité, ce qui doit évidemment aller de pair avec une démarche d’évaluation des pratiques ».
D’ailleurs, comme l’a expliqué Alice Warusfel, responsable de la formation et de la démarche santé durable au sein de l’A-MCA, l’association œuvre en ce sens au travers du partenaire professionnel. Il a vocation à renforcer l’expertise des praticiens dans le domaine des fragilités humaines et à contribuer à la qualité de vie des usagers et des salariés.
« L’A-MCA n’est pas juge de paix, elle n’a pas vocation à dire ce qui est bon ou non. Il revient aux pouvoirs publics de mener cette action de taille ce qui n’empêche pas l’association de partager son expertise du sujet en remontant les réalités de terrain », a conclu Véronique Suissa.