Les pratiques acceptées font l'objet de normes de formation reconnues (réglementaires ou universitaires) et sont souvent intégrées dans l'écosystème de santé. Elles ne comportent pas de risques ou de dérives dès lors où elles sont proposées par des praticiens dûment formés et diplômés. Pour être "adaptées", les pratiques "acceptées" doivent être dispensées dans le respect d'un ensemble de principes étiques accessibles dans le rapport A-MCA 2022 (ici)
Cette fiche d’information n’a pas de visée thérapeutique. Les pratiques s’inscrivent dans le champ du bien-être et ne peuvent pas guérir. Tout praticien est tenu de vous orienter vers un médecin lorsque les symptômes nécessitent un diagnostic ou lorsque le motif de consultation dépasse son champ de compétences. Attention, une même pratique peut-être acceptée, tolérée, rejetée selon un ensemble de critères définis dans le rapport AMCA 2022. Autrement dit, quelle que soit la pratique, il est recommandé de rester vigilant devant tout comportement ou discours inadapté.
Dans ce cadre, Véronique Suissa a proposé d’aborder la question de l’irrationnel et son expression dans le monde du soin à travers les usages en médecines complémentaires et alternatives, en s’appuyant sur sa pratique clinique, son étude doctorale et sa fonction au sein de l’A-MCA.
Dans le cadre de sa pratique clinique, la directrice de l’A-MCA a été amenée à accompagner des patients qui exprimaient des hésitations, des doutes, voire un refus de traitements curatifs. « Les théories irrationnelles tenaient une place certaine chez ces patients qui manifestaient des points communs », a-t-elle fait savoir. Parmi eux : une relation aux soignants souvent conflictuelle, des attitudes de contestations envers les traitements et recommandations médicales, des croyances personnelles, concernant l’origine de la maladie et les moyens d’en guérir, des recours ancrés et antérieurs à des pratiques complémentaires (sans lien avec la maladie), une confiance excessive vis-à-vis de l’effet des MCA et une méfiance envers la médecine. Ces situations étaient difficiles à être accompagnées sur le terrain tout d’abord, du côté des soignants car leurs décisions étaient perçues comme irrationnelles et généraient surtout une crainte institutionnelle. « Cela les conduisait à tenter de convaincre les patients avec des arguments scientifiques mais auxquels les patients n’adhéraient pas, souligne Véronique Suissa. Les patients ressentaient quant à eux, le sentiment d’une pression médicale renforçant le rejet de traitement dans un contexte de fragilités multiples, qui impactait sur leur perception, raisonnement et relation. « Cette situation était révélatrice d’un besoin, pour les patients d’être mieux compris, entendus et respectés dans leurs valeurs et croyances », analyse-t-elle.
Dans le cadre de son étude doctorale, Véronique Suissa a par ailleurs constaté que les croyances initiales de ces patients participent des recours non conventionnels, ces derniers contribuant à renforcer leurs croyances voire à en développer de nouvelles. Or, elles peuvent avoir des fonctions invalidantes ou soutenantes au sens où elles peuvent participer du refus de soin ou à l’inverse favoriser l’observance. Il est, de fait, important de distinguer les processus des usages complémentaires des usages alternatifs. Dans un cas des usages complémentaires, l’irrationnel peut constituer un appui qui facilite l’observance, alors que dans le cas des usages alternatifs, l’irrationnel représente un risque qui ne s’articule plus avec la médecine puisqu’il s’oppose à tout fondement scientifique.
En tenant compte de sa fonction à l’A-MCA, Véronique Suissa a partagé son analyse du comportement des usagers et des praticiens. « Il ressort des sollicitations dont nous faisons l’objet que d’un côté, des usagers sont imprégnés de croyances participant à leurs usages non conventionnels et dont les pratiques sont parfois très éloignées des fondements scientifiques. Et de l’autre, il y a des praticiens dont les croyances modélisent leur discours et pratiques dans une approche de dérive souvent involontaire notamment en termes de postures, de jargon médicalisant ou encore de techniques. » A l’interface se trouve des soignants qu’elle a divisé en trois catégories. Tout d’abord ceux qui par principe sont fermés de façon hermétique au sujet et contribuent indirectement sur le terrain à l’écart soignant/soigné. Ensuite ceux qui dispensent les MCA mais parfois avec une forme de dérive et qui participent à la confusion des genres pour les usagers. Enfin ceux qui les dispensent de façon adaptée auprès de leurs patients mais que la société a tendance à mêler avec des praticiens formés en un week-end. « De fait, derrière ce sujet il y a un monde de représentations, beaucoup de confusions, de nombreuses oppositions et la nécessité de déployer une approche plus pédagogique auprès des citoyens », a-t-elle insisté. Pour le Pr Antoine Bioy, responsable scientifique de l’A-MCA, cela implique d’introduire dès le collège ou le lycée, une formation à l’esprit critique qui pourrait être en lien avec la question de la santé, afin d’apprendre à discerner l’information. « Il faudrait également penser à une forme d’implication des usagers à la prise de décision, dans une co-construction des parcours, afin de ne rien imposer », a-t-il proposé. Enfin, il estime qu’il faut être alerte qu’en obligeant les professionnels de santé formés aux MCA à ouvrir des cabinets où leur fonction de professionnels de santé n’est pas mentionnée, « on les place au même niveau que ceux qui n’ont pas de formation, et on brouille les repères des usagers », a-t-il conclu.
Pratiques conventionnelles à visées de soins, rassemblant des méthodes validées par la Haute Autorité de Santé.
Cette fiche d’information n’a pas de visée thérapeutique. Les pratiques s’inscrivent dans le champ du bien-être et ne peuvent pas guérir. Tout praticien est tenu de vous orienter vers un médecin lorsque les symptômes nécessitent un diagnostic ou lorsque le motif de consultation dépasse son champ de compétences. Quelle que soit la pratique, il est recommandé de rester vigilant devant tout comportement ou discours inadapté.
Dans ce cadre, Véronique Suissa a proposé d’aborder la question de l’irrationnel et son expression dans le monde du soin à travers les usages en médecines complémentaires et alternatives, en s’appuyant sur sa pratique clinique, son étude doctorale et sa fonction au sein de l’A-MCA.
Dans le cadre de sa pratique clinique, la directrice de l’A-MCA a été amenée à accompagner des patients qui exprimaient des hésitations, des doutes, voire un refus de traitements curatifs. « Les théories irrationnelles tenaient une place certaine chez ces patients qui manifestaient des points communs », a-t-elle fait savoir. Parmi eux : une relation aux soignants souvent conflictuelle, des attitudes de contestations envers les traitements et recommandations médicales, des croyances personnelles, concernant l’origine de la maladie et les moyens d’en guérir, des recours ancrés et antérieurs à des pratiques complémentaires (sans lien avec la maladie), une confiance excessive vis-à-vis de l’effet des MCA et une méfiance envers la médecine. Ces situations étaient difficiles à être accompagnées sur le terrain tout d’abord, du côté des soignants car leurs décisions étaient perçues comme irrationnelles et généraient surtout une crainte institutionnelle. « Cela les conduisait à tenter de convaincre les patients avec des arguments scientifiques mais auxquels les patients n’adhéraient pas, souligne Véronique Suissa. Les patients ressentaient quant à eux, le sentiment d’une pression médicale renforçant le rejet de traitement dans un contexte de fragilités multiples, qui impactait sur leur perception, raisonnement et relation. « Cette situation était révélatrice d’un besoin, pour les patients d’être mieux compris, entendus et respectés dans leurs valeurs et croyances », analyse-t-elle.
Dans le cadre de son étude doctorale, Véronique Suissa a par ailleurs constaté que les croyances initiales de ces patients participent des recours non conventionnels, ces derniers contribuant à renforcer leurs croyances voire à en développer de nouvelles. Or, elles peuvent avoir des fonctions invalidantes ou soutenantes au sens où elles peuvent participer du refus de soin ou à l’inverse favoriser l’observance. Il est, de fait, important de distinguer les processus des usages complémentaires des usages alternatifs. Dans un cas des usages complémentaires, l’irrationnel peut constituer un appui qui facilite l’observance, alors que dans le cas des usages alternatifs, l’irrationnel représente un risque qui ne s’articule plus avec la médecine puisqu’il s’oppose à tout fondement scientifique.
En tenant compte de sa fonction à l’A-MCA, Véronique Suissa a partagé son analyse du comportement des usagers et des praticiens. « Il ressort des sollicitations dont nous faisons l’objet que d’un côté, des usagers sont imprégnés de croyances participant à leurs usages non conventionnels et dont les pratiques sont parfois très éloignées des fondements scientifiques. Et de l’autre, il y a des praticiens dont les croyances modélisent leur discours et pratiques dans une approche de dérive souvent involontaire notamment en termes de postures, de jargon médicalisant ou encore de techniques. » A l’interface se trouve des soignants qu’elle a divisé en trois catégories. Tout d’abord ceux qui par principe sont fermés de façon hermétique au sujet et contribuent indirectement sur le terrain à l’écart soignant/soigné. Ensuite ceux qui dispensent les MCA mais parfois avec une forme de dérive et qui participent à la confusion des genres pour les usagers. Enfin ceux qui les dispensent de façon adaptée auprès de leurs patients mais que la société a tendance à mêler avec des praticiens formés en un week-end. « De fait, derrière ce sujet il y a un monde de représentations, beaucoup de confusions, de nombreuses oppositions et la nécessité de déployer une approche plus pédagogique auprès des citoyens », a-t-elle insisté. Pour le Pr Antoine Bioy, responsable scientifique de l’A-MCA, cela implique d’introduire dès le collège ou le lycée, une formation à l’esprit critique qui pourrait être en lien avec la question de la santé, afin d’apprendre à discerner l’information. « Il faudrait également penser à une forme d’implication des usagers à la prise de décision, dans une co-construction des parcours, afin de ne rien imposer », a-t-il proposé. Enfin, il estime qu’il faut être alerte qu’en obligeant les professionnels de santé formés aux MCA à ouvrir des cabinets où leur fonction de professionnels de santé n’est pas mentionnée, « on les place au même niveau que ceux qui n’ont pas de formation, et on brouille les repères des usagers », a-t-il conclu.
Pratiques conventionnelles à visées de soins, rassemblant des méthodes validées par la Haute Autorité de Santé.
Cette fiche d’information n’a pas de visée thérapeutique. Les pratiques s’inscrivent dans le champ du bien-être et ne peuvent pas guérir. Tout praticien est tenu de vous orienter vers un médecin lorsque les symptômes nécessitent un diagnostic ou lorsque le motif de consultation dépasse son champ de compétences. Quelle que soit la pratique, il est recommandé de rester vigilant devant tout comportement ou discours inadapté.
Dans ce cadre, Véronique Suissa a proposé d’aborder la question de l’irrationnel et son expression dans le monde du soin à travers les usages en médecines complémentaires et alternatives, en s’appuyant sur sa pratique clinique, son étude doctorale et sa fonction au sein de l’A-MCA.
Dans le cadre de sa pratique clinique, la directrice de l’A-MCA a été amenée à accompagner des patients qui exprimaient des hésitations, des doutes, voire un refus de traitements curatifs. « Les théories irrationnelles tenaient une place certaine chez ces patients qui manifestaient des points communs », a-t-elle fait savoir. Parmi eux : une relation aux soignants souvent conflictuelle, des attitudes de contestations envers les traitements et recommandations médicales, des croyances personnelles, concernant l’origine de la maladie et les moyens d’en guérir, des recours ancrés et antérieurs à des pratiques complémentaires (sans lien avec la maladie), une confiance excessive vis-à-vis de l’effet des MCA et une méfiance envers la médecine. Ces situations étaient difficiles à être accompagnées sur le terrain tout d’abord, du côté des soignants car leurs décisions étaient perçues comme irrationnelles et généraient surtout une crainte institutionnelle. « Cela les conduisait à tenter de convaincre les patients avec des arguments scientifiques mais auxquels les patients n’adhéraient pas, souligne Véronique Suissa. Les patients ressentaient quant à eux, le sentiment d’une pression médicale renforçant le rejet de traitement dans un contexte de fragilités multiples, qui impactait sur leur perception, raisonnement et relation. « Cette situation était révélatrice d’un besoin, pour les patients d’être mieux compris, entendus et respectés dans leurs valeurs et croyances », analyse-t-elle.
Dans le cadre de son étude doctorale, Véronique Suissa a par ailleurs constaté que les croyances initiales de ces patients participent des recours non conventionnels, ces derniers contribuant à renforcer leurs croyances voire à en développer de nouvelles. Or, elles peuvent avoir des fonctions invalidantes ou soutenantes au sens où elles peuvent participer du refus de soin ou à l’inverse favoriser l’observance. Il est, de fait, important de distinguer les processus des usages complémentaires des usages alternatifs. Dans un cas des usages complémentaires, l’irrationnel peut constituer un appui qui facilite l’observance, alors que dans le cas des usages alternatifs, l’irrationnel représente un risque qui ne s’articule plus avec la médecine puisqu’il s’oppose à tout fondement scientifique.
En tenant compte de sa fonction à l’A-MCA, Véronique Suissa a partagé son analyse du comportement des usagers et des praticiens. « Il ressort des sollicitations dont nous faisons l’objet que d’un côté, des usagers sont imprégnés de croyances participant à leurs usages non conventionnels et dont les pratiques sont parfois très éloignées des fondements scientifiques. Et de l’autre, il y a des praticiens dont les croyances modélisent leur discours et pratiques dans une approche de dérive souvent involontaire notamment en termes de postures, de jargon médicalisant ou encore de techniques. » A l’interface se trouve des soignants qu’elle a divisé en trois catégories. Tout d’abord ceux qui par principe sont fermés de façon hermétique au sujet et contribuent indirectement sur le terrain à l’écart soignant/soigné. Ensuite ceux qui dispensent les MCA mais parfois avec une forme de dérive et qui participent à la confusion des genres pour les usagers. Enfin ceux qui les dispensent de façon adaptée auprès de leurs patients mais que la société a tendance à mêler avec des praticiens formés en un week-end. « De fait, derrière ce sujet il y a un monde de représentations, beaucoup de confusions, de nombreuses oppositions et la nécessité de déployer une approche plus pédagogique auprès des citoyens », a-t-elle insisté. Pour le Pr Antoine Bioy, responsable scientifique de l’A-MCA, cela implique d’introduire dès le collège ou le lycée, une formation à l’esprit critique qui pourrait être en lien avec la question de la santé, afin d’apprendre à discerner l’information. « Il faudrait également penser à une forme d’implication des usagers à la prise de décision, dans une co-construction des parcours, afin de ne rien imposer », a-t-il proposé. Enfin, il estime qu’il faut être alerte qu’en obligeant les professionnels de santé formés aux MCA à ouvrir des cabinets où leur fonction de professionnels de santé n’est pas mentionnée, « on les place au même niveau que ceux qui n’ont pas de formation, et on brouille les repères des usagers », a-t-il conclu.
Les pratiques tolérées ne font l'objet d'aucune norme de formation reconnue (réglementaire ou universitaire) et sont rarement intégrées dans l'écosystème de santé, sauf exception (ex. soutien spirituel en soins palliatifs). Elles ne sont pas dangereuses dès lors où elles sont proposées en complément des soins officiels par des praticiens suffisamment formés et compétents. Cependant, elles comportent des risques potentiels et des dérives involontaires du fait de l'absence de formations officielles. Pour ne pas présenter de risques, elles doivent être doivent être dispensées dans le respect d'un ensemble de principes éthiques accessibles dans le rapport A-MCA 2022 (ici).
Cette fiche d’information n’a pas de visée thérapeutique. Les pratiques s’inscrivent dans le champ du bien-être et ne peuvent pas guérir. Tout praticien est tenu de vous orienter vers un médecin lorsque les symptômes nécessitent un diagnostic ou lorsque le motif de consultation dépasse son champ de compétences. Attention, une même pratique peut-être acceptée, tolérée ou rejetée selon un ensemble de critères définis dans le rapport A-MCA 2022. Autrement dit, quelle que soit la pratique, il est recommandé de rester vigilant devant tout comportement ou discours inadapté.
Dans ce cadre, Véronique Suissa a proposé d’aborder la question de l’irrationnel et son expression dans le monde du soin à travers les usages en médecines complémentaires et alternatives, en s’appuyant sur sa pratique clinique, son étude doctorale et sa fonction au sein de l’A-MCA.
Dans le cadre de sa pratique clinique, la directrice de l’A-MCA a été amenée à accompagner des patients qui exprimaient des hésitations, des doutes, voire un refus de traitements curatifs. « Les théories irrationnelles tenaient une place certaine chez ces patients qui manifestaient des points communs », a-t-elle fait savoir. Parmi eux : une relation aux soignants souvent conflictuelle, des attitudes de contestations envers les traitements et recommandations médicales, des croyances personnelles, concernant l’origine de la maladie et les moyens d’en guérir, des recours ancrés et antérieurs à des pratiques complémentaires (sans lien avec la maladie), une confiance excessive vis-à-vis de l’effet des MCA et une méfiance envers la médecine. Ces situations étaient difficiles à être accompagnées sur le terrain tout d’abord, du côté des soignants car leurs décisions étaient perçues comme irrationnelles et généraient surtout une crainte institutionnelle. « Cela les conduisait à tenter de convaincre les patients avec des arguments scientifiques mais auxquels les patients n’adhéraient pas, souligne Véronique Suissa. Les patients ressentaient quant à eux, le sentiment d’une pression médicale renforçant le rejet de traitement dans un contexte de fragilités multiples, qui impactait sur leur perception, raisonnement et relation. « Cette situation était révélatrice d’un besoin, pour les patients d’être mieux compris, entendus et respectés dans leurs valeurs et croyances », analyse-t-elle.
Dans le cadre de son étude doctorale, Véronique Suissa a par ailleurs constaté que les croyances initiales de ces patients participent des recours non conventionnels, ces derniers contribuant à renforcer leurs croyances voire à en développer de nouvelles. Or, elles peuvent avoir des fonctions invalidantes ou soutenantes au sens où elles peuvent participer du refus de soin ou à l’inverse favoriser l’observance. Il est, de fait, important de distinguer les processus des usages complémentaires des usages alternatifs. Dans un cas des usages complémentaires, l’irrationnel peut constituer un appui qui facilite l’observance, alors que dans le cas des usages alternatifs, l’irrationnel représente un risque qui ne s’articule plus avec la médecine puisqu’il s’oppose à tout fondement scientifique.
En tenant compte de sa fonction à l’A-MCA, Véronique Suissa a partagé son analyse du comportement des usagers et des praticiens. « Il ressort des sollicitations dont nous faisons l’objet que d’un côté, des usagers sont imprégnés de croyances participant à leurs usages non conventionnels et dont les pratiques sont parfois très éloignées des fondements scientifiques. Et de l’autre, il y a des praticiens dont les croyances modélisent leur discours et pratiques dans une approche de dérive souvent involontaire notamment en termes de postures, de jargon médicalisant ou encore de techniques. » A l’interface se trouve des soignants qu’elle a divisé en trois catégories. Tout d’abord ceux qui par principe sont fermés de façon hermétique au sujet et contribuent indirectement sur le terrain à l’écart soignant/soigné. Ensuite ceux qui dispensent les MCA mais parfois avec une forme de dérive et qui participent à la confusion des genres pour les usagers. Enfin ceux qui les dispensent de façon adaptée auprès de leurs patients mais que la société a tendance à mêler avec des praticiens formés en un week-end. « De fait, derrière ce sujet il y a un monde de représentations, beaucoup de confusions, de nombreuses oppositions et la nécessité de déployer une approche plus pédagogique auprès des citoyens », a-t-elle insisté. Pour le Pr Antoine Bioy, responsable scientifique de l’A-MCA, cela implique d’introduire dès le collège ou le lycée, une formation à l’esprit critique qui pourrait être en lien avec la question de la santé, afin d’apprendre à discerner l’information. « Il faudrait également penser à une forme d’implication des usagers à la prise de décision, dans une co-construction des parcours, afin de ne rien imposer », a-t-il proposé. Enfin, il estime qu’il faut être alerte qu’en obligeant les professionnels de santé formés aux MCA à ouvrir des cabinets où leur fonction de professionnels de santé n’est pas mentionnée, « on les place au même niveau que ceux qui n’ont pas de formation, et on brouille les repères des usagers », a-t-il conclu.
Pratiques ne détenant pas de cadre, rarement intégrées et dont la formation n'est pas reconnue.
Dans ce cadre, Véronique Suissa a proposé d’aborder la question de l’irrationnel et son expression dans le monde du soin à travers les usages en médecines complémentaires et alternatives, en s’appuyant sur sa pratique clinique, son étude doctorale et sa fonction au sein de l’A-MCA.
Dans le cadre de sa pratique clinique, la directrice de l’A-MCA a été amenée à accompagner des patients qui exprimaient des hésitations, des doutes, voire un refus de traitements curatifs. « Les théories irrationnelles tenaient une place certaine chez ces patients qui manifestaient des points communs », a-t-elle fait savoir. Parmi eux : une relation aux soignants souvent conflictuelle, des attitudes de contestations envers les traitements et recommandations médicales, des croyances personnelles, concernant l’origine de la maladie et les moyens d’en guérir, des recours ancrés et antérieurs à des pratiques complémentaires (sans lien avec la maladie), une confiance excessive vis-à-vis de l’effet des MCA et une méfiance envers la médecine. Ces situations étaient difficiles à être accompagnées sur le terrain tout d’abord, du côté des soignants car leurs décisions étaient perçues comme irrationnelles et généraient surtout une crainte institutionnelle. « Cela les conduisait à tenter de convaincre les patients avec des arguments scientifiques mais auxquels les patients n’adhéraient pas, souligne Véronique Suissa. Les patients ressentaient quant à eux, le sentiment d’une pression médicale renforçant le rejet de traitement dans un contexte de fragilités multiples, qui impactait sur leur perception, raisonnement et relation. « Cette situation était révélatrice d’un besoin, pour les patients d’être mieux compris, entendus et respectés dans leurs valeurs et croyances », analyse-t-elle.
Dans le cadre de son étude doctorale, Véronique Suissa a par ailleurs constaté que les croyances initiales de ces patients participent des recours non conventionnels, ces derniers contribuant à renforcer leurs croyances voire à en développer de nouvelles. Or, elles peuvent avoir des fonctions invalidantes ou soutenantes au sens où elles peuvent participer du refus de soin ou à l’inverse favoriser l’observance. Il est, de fait, important de distinguer les processus des usages complémentaires des usages alternatifs. Dans un cas des usages complémentaires, l’irrationnel peut constituer un appui qui facilite l’observance, alors que dans le cas des usages alternatifs, l’irrationnel représente un risque qui ne s’articule plus avec la médecine puisqu’il s’oppose à tout fondement scientifique.
En tenant compte de sa fonction à l’A-MCA, Véronique Suissa a partagé son analyse du comportement des usagers et des praticiens. « Il ressort des sollicitations dont nous faisons l’objet que d’un côté, des usagers sont imprégnés de croyances participant à leurs usages non conventionnels et dont les pratiques sont parfois très éloignées des fondements scientifiques. Et de l’autre, il y a des praticiens dont les croyances modélisent leur discours et pratiques dans une approche de dérive souvent involontaire notamment en termes de postures, de jargon médicalisant ou encore de techniques. » A l’interface se trouve des soignants qu’elle a divisé en trois catégories. Tout d’abord ceux qui par principe sont fermés de façon hermétique au sujet et contribuent indirectement sur le terrain à l’écart soignant/soigné. Ensuite ceux qui dispensent les MCA mais parfois avec une forme de dérive et qui participent à la confusion des genres pour les usagers. Enfin ceux qui les dispensent de façon adaptée auprès de leurs patients mais que la société a tendance à mêler avec des praticiens formés en un week-end. « De fait, derrière ce sujet il y a un monde de représentations, beaucoup de confusions, de nombreuses oppositions et la nécessité de déployer une approche plus pédagogique auprès des citoyens », a-t-elle insisté. Pour le Pr Antoine Bioy, responsable scientifique de l’A-MCA, cela implique d’introduire dès le collège ou le lycée, une formation à l’esprit critique qui pourrait être en lien avec la question de la santé, afin d’apprendre à discerner l’information. « Il faudrait également penser à une forme d’implication des usagers à la prise de décision, dans une co-construction des parcours, afin de ne rien imposer », a-t-il proposé. Enfin, il estime qu’il faut être alerte qu’en obligeant les professionnels de santé formés aux MCA à ouvrir des cabinets où leur fonction de professionnels de santé n’est pas mentionnée, « on les place au même niveau que ceux qui n’ont pas de formation, et on brouille les repères des usagers », a-t-il conclu.
Les représentants de l’A-MCA ont été auditionnés le 26 septembre par des membres de l’académie de médecine, dans le cadre d’un groupe de travail visant à « comprendre la place de l'irrationalité dans le soin, pour mieux maîtriser ses effets délétères ». L’occasion pour l’A-MCA de partager sa vision de la situation à l’aune des médecines complémentaires.
Le Dr Bruno Falissard et le Christian Roques, respectivement président et secrétaire de la commission 3 Thérapies complémentaires, Thermalisme, Eaux minérales de l’académie de médecine ont convié les représentants de l’A-MCA à partager leur expertise dans le champ de pratiques complémentaires. En s’interrogeant sur la place de l’irrationalité dans le soin pour mieux maîtriser ses effets délétères, l’académie de médecine entend trouver des pistes de réflexion face à l’attrait de la société pour des théories irrationnelles représentant, dans certain cas « un réel danger pour le maintien et le développement d’une pratique médicale rationnelle, efficace, reposant sur des données scientifiques ». L’objectif affiché est « d’en apprécier les déterminants, les évolutions récentes et, surtout, de la comprendre pour aider les acteurs du soin et de la santé publique à mieux la gérer dans leur exercice. Il ne s’agit en aucun cas d’une confrontation mais de l’analyse objective de la situation pour mieux gérer les influences pouvant nuire à la réalisation des soins.
Dans ce cadre, Véronique Suissa a proposé d’aborder la question de l’irrationnel et son expression dans le monde du soin à travers les usages en médecines complémentaires et alternatives, en s’appuyant sur sa pratique clinique, son étude doctorale et sa fonction au sein de l’A-MCA.
Dans le cadre de sa pratique clinique, la directrice de l’A-MCA a été amenée à accompagner des patients qui exprimaient des hésitations, des doutes, voire un refus de traitements curatifs. « Les théories irrationnelles tenaient une place certaine chez ces patients qui manifestaient des points communs », a-t-elle fait savoir. Parmi eux : une relation aux soignants souvent conflictuelle, des attitudes de contestations envers les traitements et recommandations médicales, des croyances personnelles, concernant l’origine de la maladie et les moyens d’en guérir, des recours ancrés et antérieurs à des pratiques complémentaires (sans lien avec la maladie), une confiance excessive vis-à-vis de l’effet des MCA et une méfiance envers la médecine. Ces situations étaient difficiles à être accompagnées sur le terrain tout d’abord, du côté des soignants car leurs décisions étaient perçues comme irrationnelles et généraient surtout une crainte institutionnelle. « Cela les conduisait à tenter de convaincre les patients avec des arguments scientifiques mais auxquels les patients n’adhéraient pas, souligne Véronique Suissa. Les patients ressentaient quant à eux, le sentiment d’une pression médicale renforçant le rejet de traitement dans un contexte de fragilités multiples, qui impactait sur leur perception, raisonnement et relation. « Cette situation était révélatrice d’un besoin, pour les patients d’être mieux compris, entendus et respectés dans leurs valeurs et croyances », analyse-t-elle.
Dans le cadre de son étude doctorale, Véronique Suissa a par ailleurs constaté que les croyances initiales de ces patients participent des recours non conventionnels, ces derniers contribuant à renforcer leurs croyances voire à en développer de nouvelles. Or, elles peuvent avoir des fonctions invalidantes ou soutenantes au sens où elles peuvent participer du refus de soin ou à l’inverse favoriser l’observance. Il est, de fait, important de distinguer les processus des usages complémentaires des usages alternatifs. Dans un cas des usages complémentaires, l’irrationnel peut constituer un appui qui facilite l’observance, alors que dans le cas des usages alternatifs, l’irrationnel représente un risque qui ne s’articule plus avec la médecine puisqu’il s’oppose à tout fondement scientifique.
En tenant compte de sa fonction à l’A-MCA, Véronique Suissa a partagé son analyse du comportement des usagers et des praticiens. « Il ressort des sollicitations dont nous faisons l’objet que d’un côté, des usagers sont imprégnés de croyances participant à leurs usages non conventionnels et dont les pratiques sont parfois très éloignées des fondements scientifiques. Et de l’autre, il y a des praticiens dont les croyances modélisent leur discours et pratiques dans une approche de dérive souvent involontaire notamment en termes de postures, de jargon médicalisant ou encore de techniques. » A l’interface se trouve des soignants qu’elle a divisé en trois catégories. Tout d’abord ceux qui par principe sont fermés de façon hermétique au sujet et contribuent indirectement sur le terrain à l’écart soignant/soigné. Ensuite ceux qui dispensent les MCA mais parfois avec une forme de dérive et qui participent à la confusion des genres pour les usagers. Enfin ceux qui les dispensent de façon adaptée auprès de leurs patients mais que la société a tendance à mêler avec des praticiens formés en un week-end. « De fait, derrière ce sujet il y a un monde de représentations, beaucoup de confusions, de nombreuses oppositions et la nécessité de déployer une approche plus pédagogique auprès des citoyens », a-t-elle insisté. Pour le Pr Antoine Bioy, responsable scientifique de l’A-MCA, cela implique d’introduire dès le collège ou le lycée, une formation à l’esprit critique qui pourrait être en lien avec la question de la santé, afin d’apprendre à discerner l’information. « Il faudrait également penser à une forme d’implication des usagers à la prise de décision, dans une co-construction des parcours, afin de ne rien imposer », a-t-il proposé. Enfin, il estime qu’il faut être alerte qu’en obligeant les professionnels de santé formés aux MCA à ouvrir des cabinets où leur fonction de professionnels de santé n’est pas mentionnée, « on les place au même niveau que ceux qui n’ont pas de formation, et on brouille les repères des usagers », a-t-il conclu.